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En coulisses Mélusine, la femme serpent

Mélusine, la femme serpent

En 1387 apparaît pour la toute première fois sous  forme d’ouvrage écrit la légende de Mélusine. Elle nare  l’histoire  d’une fée et de son époux Raymondin.

La Mélusine, personnage post évangélique fortement diabolisé dont l'objet était de détourner les païens paysans du culte des eaux vives, des Vouivres qui donnèrent leur nom à de nombreuses rivières. L'histoire racontée par Jean d'Arras est celle du chevalier  « Raymondin » qui rencontre, à la pleine lune et près d'une fontaine, une fée qu’il épousera : « Mélusine », comblée par sa beauté dévoilée, et devant respecter sa volonté au mystère du samedi.

A travers la légende de Mélusine, ce qui a survécu, ce n'est pas seulement une divinité, mais tout un système , une initiation dont l'importance à nos yeux ne peut sans doute pas être comprise par tous. L'histoire de Mélusine s'appuie donc sur un thème universel, celui du mortel qui se lie avec un être féerique. Il s'en trouve comblé, à la seule condition d'en ignorer et de ne pas révéler le caractère extraordinaire. 

Mélusine fait donc partie de ces êtres à mi-chemin entre l'humanité et le surnaturel, qui semblent avoir besoin de la participation de l'homme pour pouvoir exister réellement dans le monde.

Mélusine reste la divinité inaccessible, qui ne doit et ne peut être vue en tant que telle, mais uniquement au travers de ses manifestations, de son hominisation. La divinité qui ne peut être révélée aux non-initiés. La divinité des mystères, à la fois déesse de vie et déesse de mort, qui donne accès à la connaissance suprême. C'est une façon de comprendre le double interdit qui frappe Raymondin : ne pas la voir telle qu'elle est le samedi, dans sa véritable nature.

Et surtout, puisqu'il est personnellement prêt à accepter cette vérité, ne pas la divulguer aux profanes : le mystère implique le sacré, le secret.

Tant de liens et d’interprétations qui, finalement, n’aident pas à éclaircir le mystère derrière la légende de Mélusine… femme subversive s’il en est. Quelle belle histoire pour le théâtre qui a l'habitude des femmes subversives dans la mythologie, ces êtres d’une grande puissance que le temps semble avoir rendu étrangement maléfiques.